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Déraillement de Brétigny-sur-Orge : un an jour pour jour

L’accident ferroviaire de Brétigny est la catastrophe la plus grave survenue en France depuis une vingtaine d’année. Trois enquêtes ont été lancées pour déterminer les causes du drame. La première, interne à la SNCF, la deuxième réalisée par le bureau d’enquête des accidents de transport terrestre, la troisième effectuée à la demande du parquet d’Évry. Cette dernière a été dévoilée dimanche dernier. Les conclusions sont accablantes pour le transporteur ferroviaire. Les syndicats de la SNCF d’Orléans nous ont dévoilé quant à eux leurs photos inédites de l’accident.

Nous sommes le vendredi 12 juillet 2013. Le train numéro 3657, composé de sept wagons, transporte 385 personnes à son bord. Il assure la liaison entre la gare de Paris-Austerlitz et celle de Limoges-Bénédictins. Quittant la gare d’Austerlitz à 16 h 53, son arrivée en gare de Limoges est prévue à 20 h 05. À 17 h 11, le train roule à 137km/h et s’apprête à traverser la gare de Brétigny.

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Soudain, un choc terrible se fait entendre. Le train déraille et se sépare en deux parties. La locomotive et les voitures 1,2,3 et 4 continuent de rouler sur la voie sur une distance de 400 mètres jusqu’à l’arrêt total. La voiture 5 se couche et la numéro 6 se retrouve en travers. Elle fauche le quai. Un bruit effroyable de tôles, de la poussière, des cris. 7 morts, 32 blessés dont 8 grièvement. Parmi les personnes décédées, 4 personnes étaient sur le quai : 2 jeunes hommes de 19 et 23 ans ainsi qu’un couple d’octogénaires. 3 personnes étaient dans le train. Une jeune femme de 27 ans, une autre de 66, un homme de 63 ans.

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Michel Dubernard et Pierre Henquenet, les experts désignés par la justice pour déterminer les causes de la catastrophe ferroviaire, dénoncent un état de délabrement jamais vu du réseau.
Le Figaro ainsi que le Monde ont publié les conclusions des experts dont voici quelques extraits : « nous ne sommes pas en présence d’un acte de malveillance. Le processus ayant abouti à la désagrégation complète de l’assemblage s’est au contraire étalé sur plusieurs mois et a concerné l’ensemble de l’appareil de voie incriminé … 200 anomalies ont été relevées. La plupart de ces anomalies étaient connues de la SNCF … L’armement a péri par fatigue, vibrations, battement, défauts de serrage, usure. L’état du réseau à Brétigny aurait logiquement dû conduire la SNCF à une surveillance accrue, et surtout adaptée. Le personnel SNCF chargé de la mise en œuvre de la maintenance des voies et appareils devrait être choisi, tout d’abord selon des critères de solide formation à la construction mécanique et de surcroît avoir reçu une formation spécialisée approfondie ».

Cette semaine, le secrétaire d’État aux Transports Frédéric Cuvillier a déclaré quant à lui qu’ un « certain nombre d’actions ont été menées depuis ». Il a évoqué un grand plan de modernisation. « 5 000 aiguillages et 100 000 éclisses ont été vérifiés » selon ses dires. Dans un communiqué commun, la SNCF et le Réseau Ferré de France ont contesté tout « délabrement » du réseau ferroviaire à Brétigny-sur-Orge. Sur le site de RFF, le Réseau Ferré s’engage à renouveler 500 aiguillages par an dès 2017 ( 326 en 2013, 365 le seront en 2014, 400 en 2015, 450 en 2016 ).

Voici l’éclisse responsable du déraillement ( pièce métallique servant à raccorder entre eux deux rails consécutifs ) :

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