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Je m’appelle Tony Lamouche et je suis 5 fois champion du monde

 

Tony Lamouche, en décrochant son 5ème titre de champion du monde de Bodybuilding à Padova ( Italie ), est devenu l’un des sportifs orléanais les plus titrés.
Entre les grand prix nationaux, les grands prix internationaux, son palmarès sénior et vétéran est devenu aussi long que le bottin.

Champion du monde en 1994, 1995, 1997, 2011 et 2012, Tony est un exemple de longévité.
Et pourtant, entre conseil général et mairie, Tony est le grand oublié des lieux. Aucune reconnaissance, aucune médaille. De plus, Tony se contente de 300 euros de retraite par mois.
Que l’on aime le bodybuilding ou non, il faut reconnaitre que Tony possède une force physique et mentale exceptionnelle. A l’âge de 68 ans, les tablettes de chocolat sont encore présentes. Mais ou pioche t’il toute cette énergie alors que son parcours a été semé d’embuches ?

tony lamouche 5

En fait, on pourrait finalement tourner un film sur sa vie :
A 12 ans, sa mère lui apprend que son vrai père était un soldat noir américain qui s’appelait Jessy Miller. Elle vivait en ce temps là en Normandie et avait fait sa connaissance pendant le débarquement en 1944 ou son père était venu délivrer la France de l’envahisseur.
Mais à cette époque, dans les petites villes de campagne, on ne voyait pas ce genre d’histoire d’amour d’un bon oeil et sa mère s’est vue obligée de quitter la région pour regagner Paris. Elle est partie sans rien alors qu’elle était enceinte et se logea dans un hôtel du 14ème arrondissement. Tony est né le 4 aout 1945.
Son père n’a pas voulu être démissionnaire et a voulu garder le contact avec sa mère. Il envoya des colis, des longues lettres. Mais le destin en a voulu autrement. Toutes ces bonnes intentions n’ont pas trouvé leur destinataire sur le moment, sa mère n’en a eu connaissance malheureusement que bien après. Elle a perdu toute trace de son amoureux par la suite.
Malheureusement, ne pouvant garder Tony auprès d’elle, il fut placé en nourrice à Montgeron pendant 7 ans.
« J’ai porté le nom de ma mère jusqu’à mes 5 ans ( Verdret ), ensuite j’ai porté le nom de mon beau-père Lamouche, ma mère s’étant remarié en 1950. Malheureusement ma mère est décédée très jeune à l’âge de 47 ans. Elle m’avait montré à l’époque une photo de mon père. Cette photo, je ne l’ai hélas jamais revu. Depuis, je suis marié et j’ai un fils ».

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Tony Lamouche a de nombreuses passions autre que le culturisme. Il va pratiquer de l’athlétisme avec une attirance toute particulière pour le sprint, du football, puis de 2001 à 2006 à l’UFOLEP de Saint Jean de la Ruelle, il va pratiquer du cyclisme et va même jusqu’à remporter 14 courses. A l’âge de 61 ans, il termine en 2006 en première catégorie.

Des histoires exceptionnelles, Tony en a à la pelle. D’Arnold Scharzenegger en 1971 à l’Olympia ou il avait du lui passer de l’huile dans le dos, de Serge Nubret qui lui a enseigné sa méthode d’entrainement qu’il continue de pratiquer et d’enseigner, Tony est devenu une bibliothèque vivante.
Avec son palmarès époustouflant, 5 fois Monsieur Paris de 1968 à 1975, 2 fois Monsieur France en 1970 et 1991, 2 fois vice-champion d’Europe, champion d’Europe en 1996, 4 fois vice-champion du Monde, 11 championnats de 1985 à 1994, 5 fois champion du Monde en 1994, 1995, 1997, 2011 et 2012, Tony a su resté simple, humble, affable. Il est à présent professeur de culture physique, juge national et international, conseiller en diététique sportive, conseiller technique pour athlète de haut niveau. Il va tourner prochainement un long métrage pour le compte d’un champion de surf reconnaissant
( Karim Braire )  qu’il a entrainé plus jeune. Dany Boon, excusez du peu, fera parti du film.

Vous apercevrez peut être un jour notre icône orléanaise au détour d’une rue du centre ville, accompagnée de son petit vélo atypique.
En tout cas, à la rédaction d’Orléans Actu, on lui décerne la médaille du courage et du respect.

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