Les quatre joueurs d’OLB, Nando Raposo, David Noel, Abdou Loum, Mamoutou Diarra et le président du club Christophe Dupont ont rendu visite hier après midi aux prisonniers de la maison d’arrêt d’Orléans. Derrière les murs, les basketteurs ont découvert une autre vie.
Nous sommes jeudi 9 avril. Il est 13h15. Du palais des sports à la maison d’arrêt rue Riobé, il n’a fallu que quelques minutes pour ces 5 intervenants d’exception. Comme pour chaque personne entrant dans les lieux, le protocole est strict mais nécessaire : affaires personnelles dans un casier, contrôle de pièce d’identité, passage sous le portique comme dans les aéroports.
Les grandes silhouettes pénètrent dans les locaux de la pénitentiaire. Ça y est, ils se retrouvent derrière les murs. Après la traversée d’un bâtiment administratif, les voilà dans la détention : miradors, barbelés, barreaux aux fenêtres, filins anti-suicide, surveillants, détenus, clés.
Les gardiens qui se présentent à nous sont souriants, jeunes, limite fraichement sortis de la fac et surtout, on ne s’y attendait pas, la moitié des surveillants sont des femmes.
A l’ouverture d’une cellule, la promiscuité des lieux est encore plus mise en évidence par la taille des athlètes.
Dernière étape de la visite, le parquet de la salle de sport, endroit ou les basketteurs vont se sentir rapidement plus à l’aise. Pendant deux heures, concours de lancers francs, matches 3 contre 3, échanges entre joueurs et détenus. Les uns évoqueront leur carrière, leur prochain match contre le leader Strasbourg le week-end prochain, leur parcours semé d’embuches pour atteindre le haut niveau, les autres expliqueront leur condition de détention, leurs regrets, leur attente de liberté.
Deux heures à découvrir le milieu de l’autre, une parenthèse qui semble bénéfique pour chacun.
Le milieu carcéral ne laisse jamais indifférent. La maison d’arrêt d’Orléans, à 6 mois de sa fermeture, délivre au fur et à mesure ses petits secrets. La vieille Dame, la MAO comme les gens d’ici l’appellent, pousse ses derniers soupirs, elle qui a vu tant de choses en 120 années, comme la guillotine installée dans la grande cour peu avant la grande guerre.