Arts/Spectacles

Retour sur l’exposition Perronneau d’Orléans

Perronneau
– Crédits photos : Musée des Beaux-Arts d’Orléans (DR)

Aujourd’hui, Orléans Actu vous propose un retour sur l’exposition temporaire, Perronneau, portraitiste de génie dans l’Europe des Lumières, qui s’est tenue du 17 juin 2017 au dimanche 22 octobre. Nous nous sommes donc rendus au Musée des Beaux-Arts d’Orléans, pour suivre les traces du célèbre portraitiste.

 

Perronneau, portrait de Mme de Sorquainville (1749), Paris, musée du Louvre.

Pour mettre à l’honneur ce peintre,  le musée des Beaux Arts d’Orléans a rassemblé, quelques gravures à l’eau forte, des débuts de sa carrière, ainsi que soixante-dix portraits au pastel ou à l’huile. C’est dans un cadre rendu éthéré et serein par les murs pastels, que le passant peut flâner au milieu d’une forêt de visages .

 

Avant même d’avoir fait connaissance avec le peintre, ses tableaux le présentent d’eux-même : Le regard franc et la moue entendue de Madame de Sorquainville, le menton volontaire et le sourire qui point à la commissure des lèvres de Desfriches; autant de détails minutieusement peints, qui saisissent la vie et le caractère de chacun de ses modèles. Et l’on évoque à peine la précision du trait, qui rend à la perfection la texture délicate de la dentelle ou le renflement moelleux du velours.

 

 

 

 

 

Portrait de Aignan-Thomas Desfriches , Musée des Beaux-Arts d’Orléans . 1751

Jean-Baptiste Perronneau ( 1715- 1783) naît en 1715 dans une famille bourgeoise parisienne. Dès ses 15 ans, il commence son apprentissage de l’art, et se fait rapidement repérer par le graveur Laurent Cars et le peintre Charles-Joseph Natoire, qui lui assurent une formation de qualité. En 1746 il entre à L’Académie royale de peinture comme agréé, ce qui lui donne le droit d’exposer au Salon officiel du Louvre. C’est à ce moment que Maurice Quentin de la Tour, célèbre portraitiste de la Cour, prend ombrage de cette étoile montante de la peinture. Diderot relate notamment que de la Tour avait commandé son portrait à Perronneau, qui présenta le tableau au salon de 1750 , sans se douter que de la Tour y exposerait son autoportrait. C’est sans surprise, que les amateurs d’art encensèrent celui de de l’artiste confirmé , et méprisèrent celui du jeune Perronneau.

Cet épisode n’empêche cependant pas l’admission de Perronneau à L’Académie en 1753. Désormais, les commandes affluent. Perronneau se fait enfin un nom dans l’univers de la peinture de portrait. A partir de 1755, le peintre se met à voyager, en France, puis dans toute l’Europe, où il tire le portrait des plus grands seigneurs, ou des plus humbles comédiens . On ignore encore si cette décision de quitter Paris répond à un goût prononcé pour le voyage, ou si c’est davantage une manière délicate d’éviter tout conflit avec le peintre royal, De la Tour.

Malgré ses nombreuses absences de Paris, sa présence au Salon du Louvre sera toujours constante et prolifique. Il se distingue de de la Tour par ses modèles, qui sont le plus souvent issus de la bourgeoisie, mais également par son désir de rendre avec le plus d’authenticité et d’exactitude, l’expressivité des visages, la vivacités des regards. Il s’éteindra à Amsterdam en 1783.

 

 

L’un des objectifs de cette exposition  était de restituer l’œuvre de Perronneau dans son siècle, au moment du plus extraordinaire engouement pour le portrait au pastel. Et l’on peut aisément admettre, que cette exposition a, non seulement atteint son objectif, mais nous a également fait découvrir ou redécouvrir un artiste de talent, et ce, pour notre plus grand plaisir.

Portrait de Laurent Cars, pastel, Paris, musée du Louvre. 1745

L’Enfant au livre (Salon de 1746), Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage.

 

Megane Keraudran

 

 

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