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Il y a 4 ans, Maxime Juillet disparaissait du centre ville d’Orléans

Les orléanais ne l’auront pas oublié. C’était le 06 janvier 2013. Maxime sortait de la discothèque le « 80’s » située rue de Bourgogne au centre ville d’Orléans. Il est 4h44. Il vient de fêter la nouvelle année avec tous ses amis. Tout le monde se dit au revoir. Domicilié à Saint Jean de la Ruelle, Maxime, soucieux des autres, avait pour habitude après une soirée assez arrosée de rentrer à pied. Il s’assoit sur les marches du SPA ( Sabai Thai ), situées à quelques mètres du « 80’s », avant d’entreprendre sa petite randonnée. Il va rester sur les marches exactement 10 minutes. La dernière image de lui sera enregistrée à 4h54 ce 06 janvier 2013. Aucune trace de lui par la suite. Aucune caméra ne va le filmer. Il va comme se volatiliser. Il ne donnera plus jamais signe de vie. Son corps sera retrouvé dans la Loire à Montlouis à une centaine de kilomètres. Il avait 20 ans.

En France, il y a des dizaines de milliers de cas de disparitions signalés chaque année. Certains sont résolus, d’autres pas. Malheureusement, l’affaire « Maxime » fait partie des disparitions qui gardent leurs zones d’ombre.
Orléans est l’une des villes les plus surveillées de France. Avec des caméras à tous les coins de rue, on pourrait se dire qu’un grand gaillard d’1m90 à la démarche chaloupée et aux chaussures motif fluo ne passerait pas inaperçu. Et pourtant. Et pourtant. Maxime va bel et bien se volatiliser. Aucune caméra du centre ville n’arrivera à l’identifier.

A cette époque, l’histoire de Maxime est une épine dans le pied à l’approche des municipales 2014, la sécurité étant un axe très important pour les électeurs. Comment peut-on disparaître du centre ville ?
Alors certains, dès sa disparition, vont s’appuyer sur une certitude : sa disparition est forcément dûe à l’alcool.
L’entourage de Maxime va devoir affronter des phrases assassines de certains élus et de certains policiers. « Qu’est ce qu’une étudiante fait avec un mec comme lui ? » lâchera un policier devant la famille. « L’alcool est un fléau contre lequel nous devons lutter » argumentera un élu. En fin de compte, il est coupable de ce qui lui est arrivé selon certains. Maxime n’aurait pas du boire, voilà tout. C’est aussi dur à entendre que certains arguments dans le cas d’un viol. « Elle portait une robe trop courte alors qu’elle ne vienne pas se plaindre ».

Pour les proches de Maxime en tout cas, l’enquête n’a jamais vraiment démarré. « Elle n’a pas progressé d’un poil depuis le premier jour » nous avait déclaré sa maman, Madame Juillet.
« Nous avons été dans des montagnes russes » avait renchéri Charlotte, petite amie de Maxime. « Notre espoir reposait essentiellement sur les avancées de la police. Son blouson a été retrouvé le 15 janvier 2013 dans la Loire à La Chapelle. On nous avait déclaré que vu la tache de sang découverte sur celui-ci 20 enquêteurs seraient sur le coup. Notre espoir d’avoir des réponses était donc bien réel. Nous avons lu également dans la presse locale que les analyses ont démontré que l’ADN retrouvé ne correspondait pas à Maxime. Ce qui n’est pas très étonnant puisque le blouson, pour sécher, est resté 10 jours au milieu d’une pièce au commissariat. Tout le monde l’a touché. Depuis on nous parle d’un dossier de 15 cm d’épaisseur. Ce propos dans la presse de Pascal Belin, Directeur départemental de la Sécurité publique, nous a profondément choqué. La vie de Maxime vaut-elle 15 cm ? ».

Pour l’entourage de Maxime, l’enquête de Police aurait été biaisée dès le départ. La famille du jeune homme a le sentiment que l’enquêteur s’est focalisé sur la piste de la noyade dès les premières heures de la disparition du jeune homme, piste que ses proches ont toujours jugée très peu probable. Du côté de la police, la réponse est claire : « Avec quel budget devrions-nous faire cette enquête ? Ce n’est pas une affaire criminelle, c’est une disparition. Les témoignages se sont faits trop rares. Des témoins nous auraient décrit une scène de crime, cela n’aurait pas été les mêmes procédures ».

A priori, le dossier est encore ouvert selon Charlotte, ex-petite amie de Maxime. « Nous n’avons jamais eu de nouvelle quant aux analyses effectuées. C’est lamentable. Le commissariat ne nous a jamais recontacté non plus. Maxime s’est volatilisé en plein centre ville, sans aucune trace. C’est irrationnel. Le sang retrouvé sur le blouson est un mystère qui n’a jamais été résolu. Le fait de l’avoir retrouvé à Montlouis sur Loire nous paraît à tous étrange. Nous souffrons beaucoup de cette situation et il est très difficile de ne pas avoir de réponse. Nous aimerions comprendre ce qu’il s’est passé mais on ne nous en a jamais donné la possibilité. Nous déplorons un manque de sérieux des policiers concernant la disparition de Maxime, un manque d’activité et de recherches. C’est nous qui avons fourni le peu d’éléments à cette enquête. L’hypothèse que Maxime est regagné la Loire, seul, ne nous a jamais convaincu. Le détective que nous avons engagé, un gendarme en reconversion, a travaillé longtemps sur cette affaire. Il a mené sa propre enquête et ne semble pas convaincu non plus par cette hypothèse. Pour lui, il y aurait eu peut-être une agression et l’agresseur aurait jeté le corps dans la Loire».

Maxime s’est-il noyé tout seul ? A t’il fait une mauvaise rencontre ? Pourquoi a t-on retrouvé du sang sur son blouson ? Pourquoi aucune manche de son blouson n’est retroussée s’il l’a enlevé lui-même à la hâte ? Pourquoi aucune caméra n’aperçoit Maxime sur le trajet emprunté par le chien ( voir plan ) ? A t’il été véhiculé par la fourgonnette blanche aperçue à proximité de la boite de nuit ? Des questions qui malheureusement ne trouveront sûrement jamais leurs réponses.

1) Point de départ ou le chien de la police a détecté l’odeur de Maxime. Son parcours s’arrêtera en 2), au niveau du ponton en bord de Loire. Pourtant, aucune caméra n’apercevra le jeune homme, ni la caméra du temple, ni celle du Mac Ewans.
3) Emplacement de la voiture de Maxime qu’il venait d’acheter, le matin du samedi 5 janvier. Elle sera enlevée par la fourrière le dimanche après midi.

Vous lisez cet article sur un téléphone portable ? Voici le lien de la vidéo : https://youtu.be/MkPExkFWnsM

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